anafé
association
nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers
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communiqués mineurs
Communiqué
Triste
fin d’année en zone d’attente :
les
parents en garde à vue puis en prison, les enfants placés
en foyer.
27
décembre 2006
En
2006, la situation a encore été difficile pour les étrangers
en zone d’attente.
La
lutte contre les arrivées aux frontières semble ne souffrir
d’aucune limite. Dans certains cas, la police aux frontières
(PAF) ne sait que faire de familles qu’elle ne peut refouler,
elle choisit la solution répressive. Dernièrement l’Anafé
a pu constater qu’elle n’hésitait plus à séparer
les enfants de leurs parents pour faciliter leur refoulement.
En
l’occurrence, Monsieur A.A. est arrivé à l’aéroport
de Roissy le 15 novembre, accompagné de sa sœur, de sa femme
et de leurs deux enfants âgés de près de 2 et 5
ans.
Face
à l’impossibilité de la PAF à les renvoyer,
Monsieur A.A. a été placé en garde à vue
8 jours après son arrivée, son épouse est restée
une semaine sans avoir de ses nouvelles avant d’être à
son tour placée en garde à vue, séparée
de ses deux enfants en bas âge. Ces derniers ont fait l’objet
d’un placement en foyer par le procureur de la République.
La sœur de Monsieur A.A. a été placée à
sont tour en garde à vue le 5 décembre.
En
droit international, lorsqu’une décision de refoulement
d’une personne est prise, c’est vers le pays de provenance.
La solution de remplacement est le renvoi vers le pays d’origine.
Dans le cas de Monsieur A.A., la PAF ignorait le trajet emprunté
par la famille avant d’arriver en France et la délégation
palestinienne en France ne les aurait pas reconnus comme des nationaux.
La PAF n’avait alors pu identifier un pays de refoulement possible.
Ainsi,
Monsieur A.A. et son épouse sont en train de purger une peine
d’un mois, dans deux prisons distinctes. A l’issue de cette
peine, le gouvernement français tentera probablement à
nouveau de les éloigner et ils entreront alors en centre de rétention.
Qu’adviendra-t-il de leurs enfants ?
L’Anafé
n’a eu connaissance de cette pratique que très récemment.
Auparavant, des familles dans une situation similaire étaient
admises sur le territoire français, il n’était en
effet heureusement alors pas envisagé de placer des enfants en
garde à vue avec leurs parents.
Sont
responsables, au mépris du droit international, de la séparation
et de l’enfermement de cette famille : la police aux frontières
qui a pris cette décision, le procureur de la République
qui a autorisé le placement des enfants en foyer, le juge qui
a prononcé une peine d’emprisonnement et le ministère
de l’Intérieur qui dicte une politique de contrôle
des frontières inhumaine.
L’Anafé
demande que la France applique l’article 8 de la Convention européenne
des droits de l’homme qui prescrit le respect de la vie privée
et familiale et l’article 3 de la Convention internationale des
droits de l’enfant selon lequel « dans toutes les décisions
qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions
publiques […], des tribunaux, des autorités administratives
[…], l’intérêt supérieur de l’enfant
doit être une considération primordiale ».
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